LE CHAN

Le Chan est une branche du Bouddhisme chinois qui est à l’origine des écoles du Zen japonais. Sakyamuni est le personnage principal d’une légende à l’origine de la doctrine du bouddhisme. Après divers épisodes initiatiques, il atteint la délivrance sous l’arbre de l’Eveil. Ayant réalisé la vérité, il entreprend de la prêcher, réunissant autour de lui un groupe sans cesse croissant de disciples.
Il est devenu le premier Bouddha en Chine et a posé les préceptes fondamentaux de son enseignement dont les Quatre Nobles Vérités :

▪ KU : Amer (dans le sens: souffrance)
▪ JI : les causes de la souffrance
▪ MIE : éteindre la souffrance
▪ DAO : la voie, le chemin

1. KU (amer)
Dans la vie il y a huit sortes de « souffrances » :
– la souffrance de la naissance
– la souffrance liée à la vieillesse
– la souffrance de la maladie
– la souffrance de la mort
– la souffrance de « l’obligation » (ex : être obligé de faire un travail que l’on n’aime pas. Ne pas avoir le choix.)
– la souffrance de quitter quelque chose ou quelqu’un que l’on aime (inverse du point 5)
– la souffrance du quotidien (travail, amour, soucis etc…)

2. JI (les causes de la souffrance)
Il y a trois causes de souffrance :
– l’ennui
– l’action
– le manque de sagesse

3. MIE (éteindre la souffrance)
Il existe trois désirs :
– de joie, plaisir (dans l’immédiat)
– de vivre (long terme)
– de pouvoir

La recherche de ces trois désirs engendre le contraire du but recherché : la souffrance. Comment peut on résoudre les ennuis de la vie quotidienne ? En recherchant la cause des ennuis. Une fois les causes connues, chercher une solution pour atteindre la sagesse.

4. DAO (la voie, le chemin)
Il y a huit méthodes pour « éteindre » la souffrance :
– l’opinion et les connaissances justes
– la volonté juste
– la parole juste
– l’action, le comportement juste
– la vie (une façon de vivre équilibrée) juste
– l’effort convenable
– la pensée juste
– la capacité de réunir l’esprit et le corps pour trouver le juste milieu


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LE TEMPLE SHAOLIN

Le Temple de Shaolin est le berceau du bouddhisme Chan et du Kung Fu de Shaolin (le terme «Kung Fu» a le sens d’arts martiaux en français. Or, en chinois «Kung Fu», ou plus exactement «Gong Fu», signifie «habileté», «aptitude», «art», «virtuosité»). Le Kung Fu peut être utilisé pour tous les domaines, par exemple l’habileté d’un musicien, l’art de servir le thé.

Le Temple se situe au plus profond du Song Shan, à côté de la ville de Deng Feng, dans la province du Henan. Le Temple est plus exactement construit sur la partie ouest du Mont Song, sur la montagne du nom de Shaoshi, au milieu d’une épaisse forêt. La montagne a donné son nom à la forêt, « Shaolin » («lin» signifie « forêt» en chinois), qui a elle-même donné son nom au Temple.

Dans la 19ème année de la Dynastie des Wei du Nord, en 495 après J.-C., le grand Maître bouddhiste venu d’Inde, Batuo, enseigne le bouddhisme dans la ville de Luo Yang (Luo Yang se situe dans la province du Henan. De nos jours, c’est encore un important foyer culturel. Aux environs se trouvent les grottes bouddhiques de Long Men avec leurs innombrables statues de Bouddha taillées à même la roche, dont certaines sont d’une une taille colossale).

L’empereur de l’époque, Xiao Wen, lui fait un don afin de faire édifier un temple bouddhiste, qui construira progressivement sa renommée jusqu’à devenir le célèbre Temple de Shaolin, maintenant connu dans le monde entier. De sa construction à aujourd’hui, ce sont plus de mille cinq cents ans d’histoire qui se sont déroulés dans le Temple.

Beaucoup de personnages célèbres s’y sont succédé pendant toutes ces années : Batuo, Seng Chou, Hui Guang, Damo, Hui Ke, Shao Yuan, Bian Cheng, Fuju, Jue Yang, Fu Yu, Xiao Shan, Yue Kong, Xing Zheng, De Chan, Sui Xi, etc. Ce sont tous de grands Maîtres au destin singulier.

▪ Da Mo (Bodhidharma en sanskrit). Après son arrivée au Temple de Shaolin, il passa neuf ans à méditer face aux murs d’enceinte.
▪ Hui Ke. Il se coupa le bras gauche de sorte à montrer sa volonté et sa sincérité à Da Mo afin de devenir son disciple.

Au VIIème siècle après J.-C., treize moines bouddhistes du Temple de Shaolin ont joué un rôle décisif dans l’issue de l’importante bataille menée par Li Shimin et lui ont sauvé la vie. (La Dynastie Tang succède à celle des Sui. Le dernier empereur de la Dynastie Sui, Yang Guang, conduira celle-ci à sa perte, à cause de ses extravagances et de sa cruauté. Il ne peut faire face aux soulèvements de la population et à l’opposition des politiques. Li Yuan lui succède et devient le premier empereur de la Dynastie Tang. Mais il devra faire face à l’armée rebelle des Sui qui ne veut pas céder le pouvoir. Le fils du nouvel empereur, le prince Li Shimin, conduit les armées impériales combattre sur les rives du Fleuve Jaune. La bataille décisive est gagnée grâce aux treize moines de Shaolin. Li Shimin, qui succèdera plus tard à son père sur le trône, exprime sa reconnaissance en permettant au monastère de lever sa propre armée et en lui allouant des terres supplémentaires ).

Aux côtés de l’Etat, les troupes de moines de Shaolin combattent alors les pirates, qui sont nombreux à cette période. Les troupes de disciples laïques se battent aussi aux frontières pour repousser les envahisseurs.

Parallèlement, le bouddhisme Chan s’exporte en Asie. Des groupes de moines japonais viennent au Temple de Shaolin afin de l’étudier.

Plus poche de nous, dans l’histoire chinoise contemporaine, Maître Su Xi (entré au Temple de Shaolin en 1938 et y ayant vécu toute sa vie par la suite) sauvegarde la culture de Shaolin en cachant les écrits du Temple pour les protéger des gardes de l’Armée Rouge pendant la révolution culturelle. Après lui, Maître Xing Zheng fait renaître les valeurs de Shaolin après ces temps troublés. Vient ensuite De Chan qui prend le relais. Il enseigne notamment le Kung Fu à Zong Dao Cheng, celui qui construira un temple de Shaolin.


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LES DISCIPLES LAÏQUES DU TEMPLE

Au temple, il y a deux groupes d’élèves :

  • Les moines

Parmi ce groupe, il y a également deux catégories :

▪ Les moines littéraires : Ils apprennent le Bouddhisme et le Chan, vivent toute l’année au temple et suivent toutes les règles liées au Bouddhisme.
▪ Les moines martiaux : ils travaillent les arts martiaux, le Bouddhisme et le Chan. Après une bonne réussite dans les deux disciplines ils ont la possibilité de quitter le temple.

  • Les disciples laïques

Leur but est d’apprendre les arts martiaux afin de bien préparer leur avenir. En sortant du temple ils auront la possibilité de travailler pour l’état. Ils pratiquent les arts martiaux mais ne sont pas moines, ils n’ont donc pas à se soumettre aux règles du Bouddhisme.

Au nord-ouest du Temple de Shaolin, à environ 40 km, se trouve un endroit qui s’appelle Bai Gu (proche de la ville de LuoYang) et qui se situe au Sud-Est de la rivière Yi Luo. Avant la dynastie Tang, le temple envoie treize jeunes moines martiaux très forts pour aller cultiver les terres à Bai Gu (3 hectares).

Dans l’année 618, Li Shi Min, chef de guerre, souhaite renverser le pouvoir. Luoyang est à cette époque la capitale. Li Shi Min souhaite donc s’emparer de cette ville. Les troupes de Li Shi Min sont postées au nord-est de Luo Yang, juste derrière le fleuve Jaune (Huang He).
Li Shi Min profite d’une journée très pluvieuse pour se poster discrètement avec une cinquantaine de soldats à l’Ouest de Luo Yang. En effet cet endroit est plus avantageux pour la bataille. Son ennemi était plus intelligent, il se doutait que Li Shi Min allait se cacher vers l’Ouest. Il envoie donc beaucoup de soldats à cet endroit. Une bataille commence entre les deux parties. Peu nombreux, Li Shi Min et ses soldats fuient la bataille en direction de l’ouest. Au bout de quelques kilomètres ils arrivent face à la rivière Yi Luo. Ne pouvant pas la traverser, ils fuient vers le sud en longeant la rivière poursuivis par leurs ennemis.

Les soldats de Li Shi Min sont tués au fur et à mesure que leurs ennemis les rattrapent, jusqu’au dernier. Li Shi Min, blessé, continue de fuir en longeant la rivière. Affaibli par sa blessure, il décide de traverser la rivière. Son cheval réussit à la traverser. Li Shi Min arrive sur les terres de Bai Gu et rencontre les treize moines de Shaolin. Ces derniers décident de l’aider en le cachant. Son ennemi ne trouve pas Li Shi Min mais, persuadé que les moines le cachent, il décide d’attaquer le temple. Li Shi Min et quelques moines sont cachés dans la montagne, ils réussissent à passer les barrages déguisés en bergers et retournent à leur base. Profitant de la bataille à Shaolin, Li Shi Min attaque Luo Yang et en prend possession. Il envoie ensuite ses troupes à Shaolin pour aider les moines. Son ennemi, pris au piège (d’un côté les moines Shaolin, de l’autre les troupes de Li Shi Min), perd la bataille. Li Shi Min prend le pouvoir.

Pour remercier les moines de Shaolin, Li Shi Min ordonne de recruter 500 moines martiaux afin de développer le Temple et de préparer de futurs soldats pour la Nation. Le temple devient un centre d’apprentissage du Kung Fu. Leurs motivations étant différentes de celles des moines, une nouvelle catégorie voit le jour : les disciples laïques.

Dès ce moment-là, beaucoup de disciples laïques sortent du temple et deviennent des commandants et combattants, comme Zhao Kuang Yin, le premier empereur de la dynastie Song, Zhu Yuan Zhang, le premier empereur de la dynastie Ming, Yue Fei, le héro historique chinois, et beaucoup de généraux modernes comme Qian Jun, Xu Shi You etc.

De nos jours, de plus en plus de disciples laïques – parmi les meilleurs – partent vivre à l’étranger afin d’y enseigner le Kung Fu et la culture de Shaolin.



LE TEMPLE FA WANG

La montagne Song

La montagne Song est située dans la ville de Dengfeng, dans la province du Henan en Chine. Songshan possède un riche patrimoine historique et culturel, berceau du zen bouddhiste chinois et du Kung Fu Shaolin.

L’histoire du Temple Fa Wang

Le temple Da Fa Wang, plus connu sous le nom de temple Fa Wang, est situé au pied de la montagne Song.

En 69 après JC, l’empereur de la dynastie Han invita des moines à venir en Chine, et c’est ainsi que le bouddhisme fut introduit en Chine. En raison de l’amour des moines pour la propreté, l’empereur Han choisit le site de Songshan.

En 1048 après JC, L’empereur Zhao Heng de la dynastie Song aggrandit le temple Fawang à une échelle sans précédent. Le temple Fawang, le plus ancien de Chine,  prospèrera sous les dynasties Han, Jin, Tang, Song et Ming en Chine. Selon les rapports, le temple Fawang, à son apogée, occupait une superficie de plus de 300 hectares, un millier de salles et hébergeait plus de 1 000 moines et prêtres.

L’Union des Disciples Laïques de Shaolin

L’Union des Disciples Laïques de Shaolin a été fondée dans l’esprit de la culture Shaolin, afin de promouvoir la culture des arts martiaux chinois. Le but est de créer un réseau à travers le monde, avec le concours de clubs dans différents pays qui souhaitent tisser un lien ensemble dans le but de favoriser des rencontres et des échanges internationaux, et d’organiser des stages ou compétitions.

L’Union constitue un paysage culturel unique Shaolin. Elle sur 3 points fondamentaux :

  • L’esprit Shaolin, avec une organisation qui repose sur des membres disciples de Shaolin
  • Une organisation « centralisée » des activités, programmes de stage et compétitions
  • Un regard tourné vers l’avenir : « unis pour créer l’avenir des arts martiaux », qui doit passer vers la construction de ponts entre les pays pour un développement harmonieux, tous ensemble.

> EN SAVOIR PLUS SUR L’UNION DES DISCIPLES LAÏQUES DE SHAOLIN